Voyage en Crète 3 - Jour 9 - Daratsos - Gorge d'Imbros - Frangokastello

Lundi 27 juillet 2020

Une nouvelle belle et chaude journée se lève sur la Crète. Mais mine de rien, on en est déjà à la 9ème. Que le temps passe vite sur cette île. Est-ce un tour de Kronos ? Comme tous les jours, de la rando-visite nous attend aujourd'hui, alors il ne faut pas trop traîner pour se préparer.

Tout d'abord place à une chose importante : le petit déjeuner sur notre terrasse. Yaourt grec au miel du Plateau du Lassithi, pain au fromage frais, sont devenus habituels lors de notre premier repas quotidien, sans oublier le ou les grands cafés bien évidemment !

Aujourd'hui, nous prenons la direction du sud de l'île pour vadrouiller sportivement dans la Gorge d'Imbros. Etant moins touristique que celle de Samaria, on devrait rencontrer beaucoup moins de monde. La Gorge d'Imbros est un canyon de 11 km de long situé à proximité d'Hora Sfakion. Elle est parallèle à la Gorge de Samaria, qui se trouve plus à l'ouest. Son passage le plus étroit n'est large que de 1,6 mètre. Elle aboutie au village de Kommitádes (8 km de longueur et 650 m de dénivelé annoncés). Le village d'Imbros (ou Nimbros) se trouve à une altitude 780 mètres et se trouve à l'aval de la plaine fertile d'Askyphou. Le chemin muletier de la Gorge d'Imbros a été la seule connexion entre La Canée et Hora Sfakion avant que ne soit construite la route goudronnée. Des restes de ce chemin peuvent toujours être observés. Comme à Samaria, la Gorge a servi à l'évacuation de plusieurs milliers de soldats britanniques lors de l'invasion de la Crète par l'Allemagne nazie en 1941.

Selon la légende, deux frères ont été bannis de l'île d'Imbros (aujourd'hui Gökçeada en Turquie) et ont fondé en Crète un village du même nom. Au lieu de faire comme la grande majorité des randonneurs qui se stationnent en haut pour descendre à pied et remonter en taxi ou inversement, nous nous stationnons en bas à Kommitades pour remonter la Gorge à pied, faire une pause repas à la taverne en haut avant de tout redescendre jusqu'à la voiture toujours à pied. C'est parti pour la montée ! Au passage à la guérite, il faut nous acquitter de la somme totale de 5 euros pour deux. On en prend plein nos yeux pendant les finalement 6,2 kilomètres d'ascension en 1h52 et 844 mètres de dénivelé positif.

Il ne nous reste plus que 200 mètres d'ascension et nous arrivons sur la terrasse de la Taverna Porofarago où nous allons faire notre halte repas avant de reprendre la descente en direction de la voiture.

Il y a une vue magnifique depuis la terrasse de la Taverne Porofarago. Il n'y a pas beaucoup de monde comme, malheureusement pour les professionnels du tourisme, à de nombreux endroits en Crète. Crise du Covid-19 oblige ! Cette taverne va nous régaler !

- plats : un souvlaki de poulet (3 brochettes pour moi) et une salade Porofarago (pour Julie)

- desserts : une sfakiani pita chacun

- dessert (offert) : beignets en forme de farfales au miel

- digestif (offert) : une fiole de raki

- boissons : une mythos (pour moi) et une grande bouteille d'eau (pour nous deux).

C'était vraiment très bon. Adresse à retenir si un jour on décide de refaire la Gorge d'Imbros ou si on passe dans le coin.

C'est reparti avec la descente cette fois-ci. Lors de la montée on a croisé un peu de monde mais sans plus et surtout aucune personne qui montait comme nous. Par contre nous étions en plein cagnard ! Lors de cette descente on ne va doubler qu'un couple en début puis une famille de quatre personnes en toute fin. On a rencontré un mouton blanc et une chèvre noire qui faisaient ami-amie en nous ouvrant le chemin pendant de très longues minutes. Il y avait plus de zones d'ombre. Très sympa cette Gorge d'Imbros. Par moment on a l'impression d'être tout minuscule !

Nous faisons un petit détour avant de reprendre la direction du nord de l'île afin d'aller visiter Frangokastello, qui selon le Guide du Routard est un des 20 coups de cœur en Crète. Mais en fait, bah ok c'est un château, ok c'est en bord de plage, mais bof bof bof. Alors je me suis renseigné sur le côté historique de ce château. Littéralement « Château-Franc », le château de Frangokastello est construit par les Vénitiens entre 1371 et 1374 afin de sécuriser la région de Sphakia, alors en prise à la piraterie. Ils nomment la forteresse St Nikitas, du nom d'une église voisine. Au cours de la période vénitienne, le bâtiment n'est parfois même pas occupé par une garnison. De forme rectangulaire, la forteresse possède une tour à chaque angle. Les bâtiments à l'intérieur des murs sont d'époque ottomane. Lors de la révolution d'Orloff, les troupes turques, en lutte contre les sphakiotes, établissent leur camp à Frangokastello. En 1770, le révolutionnaire Crétois Daskaloyánnis dépose les armes à Frangokastello avant d'être mis à mort à Héraklion. Le 17 mai 1828, Hadzi Michalis Dalianis venu de Grèce pour soulever la Crète, s'y établit avec ses hommes. Hadzi Michalis Dalianis y est tué ainsi que 338 de ses hommes. Les autres se rendent et Mustapha Pacha fait détruire la forteresse afin qu'elle ne puisse plus être utilisée par des rebelles. La forteresse est rénovée lors de la révolte crétoise de 1866-1869 pour les besoins militaires de Mustapha Pacha. La plage est sympa quand même mais nous allons un peu plus loin, à la Taverne Stavros pour y boire un coca light. La petite table posée sous les arbres sur la plage avec vue panoramique sur la mer vaut 100000 fois le château de Frangokastello !

Cette fois-ci nous reprenons la route pour rentrer à Daratsos. La route était un peu sportive par moment mais j'aime beaucoup ça. Une fois à la maison, la douche est plus que nécessaire. Le soleil se couche tranquillement et la nuit tombe totalement dans notre jardin fleuri. Ce soir, pas de repas mais petit grignotage. Nous allons passer la dernière nuit à Oriona Village. Demain nous déménageons pour La Canée même !