Voyage en Crète 2 - Jour 6 - Palekastro - Gorge de Chochlakies - Karoumès Beach - Moni Toplou - Sitia

Lundi 23 septembre 2019

Que la nuit fut bonne et douce malgré le vent qui ne s'est pas vraiment arrêté durant notre sommeil. A part ce vent, le calme total. Rien à voir avec nos deux nuits précédentes au Sunbeam à Agios Nikolaos. Je crois qu'on va être très bien à Palekastro. Lorsque nous ouvrons la fenêtre pour voir le temps … vent quasi nul ! Et le ciel bleu est bel et bien présent. Vive le beau temps, vive la Crète, vive les vacances ! Nos petits déjeuners étant compris dans notre location, nous descendons à la salle de repas où Manos est déjà en plein explication passionnée avec d'autres touristes (allemands, car ils sont quasi tous de ce pays dans cet établissement). Lui et sa femme nous invitent à prendre place à table et viennent nous servir un copieux petit déjeuner : charcuterie, fromage, œuf dur, pain, confiture, miel, fruits, café, chocolat au lait, … Heureusement qu'on a prévu de se dépenser avec de belles randos à venir ! Manos vient nous voir et lorsque Julie lui explique que la journée devrait être composée d'une bonne randonnée à Chochlakies Gorge et Karoumes Beach, puis la visite du monastère Moni Toplou avant de terminer par la visite de la ville de Sitia, il nous a pris pour des fous. C'est trop fatigant selon lui. Surtout qu'on lui a dit que demain on partait pour un trek de 6 heures sur du chemin très accidenté entre Palekastro et Vaï. On verra bien ! Avant de quitter la Haus Margot, petit tour dans la salle de bain et le panonceau m'éclate (même si je suis dorénavant habitué) interdisant de jeter le papier toilette dans les WC mais de le mettre dans la poubelle. Super les canalisations crétoises !






20 minutes de voiture et nous trouvons la petite chapelle de Chochlakies où on y stationne notre voiture. Une fois les sacs sur le dos, nous traversons une oliveraie sur un chemin de terre avant d'arriver à un portail qui nous fait entrer sur le ''E4'' que nous allons suivre jusqu'à la plage de Karoumès. Il n'y a pas de quoi se perdre car nous suivons le lit asséché de la rivière. Le chemin serpente entre les montagnes. Nous apercevons des biquettes qui elles-mêmes nous regardent de leur perchoir, tout là-haut sur les sommets. Des vautours tournoient au-dessus de nos têtes. Même s'il est très facile de suivre le chemin, il y a quand même de bonnes indications régulières avec des marques rouges ainsi que des cairns. L'aller est simple. Les pierres sont faciles à franchir car c'est plutôt descendant (église de Chochlakies ~ 100m, Karoumès Beach = 0m). Après un peu plus d'une heure de marche, la végétation change totalement en devenant rase. Au loin sur la gauche nous apercevons un ancien abri abandonné qu'on prend pour point de mire. Une fois arrivés à ce bâtiment, je monte sur le toit et nous voyons des biquettes sortir de la mer après une petite baignade. Nous reprenons ensuite notre chemin sur la droite en direction de la plage de Karoumès qui ne se trouve plus qu'à 200-300 mètres. Pour le folklore local, un cyclope, le Triomatis, vivrait dans le secteur. Ce géant muni de trois yeux passe pour plus rusé que tous les hommes car il possède sur sa nuque l'oeil de la voyance !






































Nous mettons les pieds sur la plage quasi désertique. Un couple se trouve en début de plage et on en devine un autre à l'opposé. Pour arriver ici il n'y a que deux possibilités : par bateau ou comme on a fait. Par les airs aussi, mais il faut bien viser en maîtrisant son parachute. Nous traversons entièrement la plage qui est un mélange de sable, de galets et de cailloux. On ne va pas jusqu'au bout pour ne pas déranger le couple ''tout nu'' et surtout on trouve un peu d'ombre le long des roches qui entourent la plage. L'eau est très bonne. Je ne suis pas super confiant en mer pour nager mais je vais quand même faire l'aller-retour en longeant l'intégralité de la plage juste assez loin pour ne pas avoir pied. Au moins, en cas de ''panique'' je peux rapidement revenir sur la terre ferme ! Mine de rien c'était long cet aller-retour. Pendant que Julie s'amuse à ramasser quelques pierres ou cailloux plats, je vais me sécher là où nos affaires se trouvent. Plus tard, une touriste autrichienne vient nous demander des renseignements. Enfin plutôt à Julie car je maîtrise le français et … c'est tout, ce qui n'est déjà pas si mal que ça ! Après deux heures à profiter de cette magnifique plage sauvage, il est l'heure de reprendre le chemin retour identique à l'aller pour retrouver notre voiture. C'est un peu plus sportif car le profil est dorénavant montant. Il nous aura fallu une heure pour remonter sur un bon rythme.


































Avant de poursuivre notre journée bien remplie au monastère de Moni Toplou, nous faisons une halte à Palekastro pour déjeuner. Il est 15h20 quand nous nous attablons au restaurant Finistrini juste en face de l'église de la Sainte-Trinité. Ce restau est aux couleurs de la Bretagne. Il n'y a qu'un autre couple et nous qui mangeons.
- plats : 2 salades grecques
- dessert (offert) : un flan noix de coco chacun
- boissons : mythos (Jeff), jus d'orange (Julie).
Un repas léger (pour une fois) et bien frais, juste ce qu'il nous faut pour ne pas perdre trop de temps et nous redonner des forces pour la suite de la journée déjà bien entamée.







Il nous faut uniquement qu'une dizaine de minutes pour arriver sur le petit parking devant le monastère de Toplou (Moni Toplou). Pour l'histoire, ce monastère (dont les origines seraient bien avant le 14ème siècle) était appelé Panagia Akrotiriani (Vierge du Cap). Le nom de Toplou n'apparaît qu'au 17ème siècle, dérivé d'un nom turc voulant dire canon. Cette pièce d'artillerie était utilisée par les Vénitiens pour alerter la population d'un danger imminent. Voilà pour la petite histoire. Nous entrons dans l'enceinte du monastère en longeant un moulin à vent. Après avoir réglé l'entrée (8 euros pour deux), nous arrivons dans une première cour. Une porte nous fait passer dans la cour intérieure où se trouvent les appartements des moines, l'église et le musée d'art religieux. Après avoir jeté un coup d'oeil dans l'église, nous entrons dans le musée d'art religieux appelé aussi le ''Katholicon'' qui est doté d'une très jolie collection d'icônes et de gravures du 17ème au 19ème siècle. En sortant, nous allons profiter un peu de ses jardins où de jolies fleurs nous offrent de belles couleurs. Juste avant le moulin à vent se trouve un monument dédié aux moines résistants. Monastère bien sympa mais sa visite est quand même en dessous de celle du monastère d'Agia Triada non loin de La Canée. Mais Moni Toplou est quand même à faire sans hésiter.











































Nous poussons maintenant jusqu'à Sitia. Une vingtaine de minutes plus loin. Sitia est une ville de plus de 14000 habitants. C'est ici que la route européenne E75 débute pour terminer à l'autre bout de l'île vers l'ouest. La ville a une histoire … à rebondissements. Elle a été détruite à trois reprises : 1508 par un tremblement de terre, 1538 par les pirates et 1651 par les Vénitiens eux-mêmes pour éviter que Sitia ne tombe entre les mains des Ottomans. Pendant deux siècles, la ville est abandonnée jusqu'à ce que des fermiers décident de la refonder en 1869. Et maintenant elle a légèrement grossi ! Nous déambulons sur la jetée puis dans les ruelles escarpées. Sitia n'est pas toute plate ! Nous croisons de nombreux chats, de jolies constructions, ses escaliers blancs, … Nous nous arrêtons devant la forteresse Kazarma qui est fermée à cette heure à la visite. Pas grave car nous sommes tout en haut de la ville et ça nous donne une très belle vue sur la mer, le port, … Nous commençons à redescendre lorsque nous attention est attirée par la présente d'une indication en français : ''8ème régiment d'infanterie de Marine – Salle des rapports'' sur le linteau d'une vieille maison restaurée. Ça rappelle qu'à la fin du 19ème siècle l'est de la Crète avait été confiée à des représentants français qui ont assuré la transition entre le départ de l'administration ottomane et l'installation de son homologue grecque. Juste à côté se trouve une bien belle et grande église. Nous montons les quelques marches qui nous en séparent. Nous nous rendons compte qu'un office a lieu mais nous y entrons tout de même par curiosité.







































Nous redescendons à la hauteur du port où des tas de tavernes sont alignées face à la mer. Le plus difficile est de choisir la meilleure d'entre elles. En nous aidant du site internet Tripadvisor, on ne va pas vers celle la plus recommandée mais vers une autre où les avis sont très élogieux : ''Chez Antony's Raki'' ou ''Antonis Rakadiko'', c'est selon. Nous sommes sur la terrasse à quelques pas de la mer. La nuit noire a déployé son voile. Que manger de bon ? Eh bien nous avons trouvé notre bonheur et qu'est-ce que c'était délicieux !
- entrées : un talagani (fromage local grillé avec des légumes) et un staka (crème de beurre aux œufs) partagés
- plats : un bifteki chacun dont un à la crème pour moi (burger farci à la feta et aux tomates)
- desserts (offerts) : 2 parts de vacherin et une boule de glace ainsi qu'un café grec.










Cette taverne devient une de nos préférées ! Heureusement que nous devons marcher un peu sur le quai pour nous aider à digérer un peu. Il fait encore bien doux. Quelle douceur la Crète ! Nous retournons tranquillement vers notre logement à Palekastro où une bonne nuit bien méritée nous tend les bras. Surtout que demain, c'est un très long trek qui nous attend !

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