Mardi 24 septembre 2019
Il est 8 heures lorsque le réveil
sonne mais ça fait déjà quelques temps que je suis réveillé. La
nuit a été réparatrice et je me sens prêt à affronter notre long
trek jusqu'à Vaï. Le temps que Julie se prépare puis nous
descendons à la salle commune pour prendre notre petit déjeuner.
Nous avons raconté notre journée d'hier à Manos et lui avons
expliqué ce que nous allions faire aujourd'hui. Il est toujours aussi
passionné en nous parlant de son coin d'île. Le petit déjeuner est
le même que la veille. Aussi copieux et bon, miam ! J'aperçois
sur un tronc d'arbre, juste à l'extérieur de la salle, une énorme
sauterelle (puissance 10 !). Je m'en approche mais elle ne bronche
pas. Une fois rassasiés, nous allons prendre nos sacs à dos et nous
voilà prêts à crapahuter.
Le début de la randonnée est facile.
Nous traversons Palekastro puis nous prenons la route traversant la
palmeraie qui mène à Kouremenos Beach. La route est en terre et
étroite. Une fois sur Kouremenos Beach, il y a un alignement
d'hôtels ou plutôt de résidences hôtelières discrètes placées
devant la mer. Quasiment toutes sur un seul niveau. Il doit faire bon
d'y rester car le calme est bien présent. Nous poursuivons notre
chemin en longeant la mer par la gauche, direction plein nord. Avant de
''quitter la civilisation'', nous passons devant le petit port de
plaisance et son café du port. Au bout du petit parking, nous
quittons la route bitumée de bord de mer pour commencer à marcher
dans la caillasse.
Dès l'entrée sur la caillasse, le
tracé s'élève. Je parle de tracé, mais il n'y a pas de chemin
proprement parlé. Il faut tenter de trouver les marques rouges sur
des pierres et des cairns sont érigés par endroit pour nous aider.
Pour le moment nous longeons la mer, ce qui m'oblige à lutter contre
mon vertige car des fois nous sommes bien haut. Nous restons assez
longtemps en hauteur avant d'entamer une descente parmi les rochers
et les plantes raides et très piquantes. J'arrive assez rapidement
sur la plage de Maridati où se trouvent quelques baigneurs.
J'attends Julie qui descend précautionneusement, puis nous marchons
sur du plat en nous éloignant de la mer et en nous rapprochant de
quelques bâtiments.
Nous tournons à droite pour nous retrouver au
pied d'une grosse montée où il faut rester vigilant pour ne pas se retrouver quelques dizaines de mètres plus bas. Une fois en haut, nous
ne voyons plus que la végétation basse à perte de vue, ainsi qu'un
couple de randonneurs et quelques biquettes. La mer est en bas sur
notre droite. Julie souhaite qu'on fasse une pause sur une plage qui
se trouve dans une petite crique, mais pour y accéder on va vraiment
galérer. En effet, nous devons tout redescendre mais comme il n'y a
pas de chemin, nous devons créer le notre à travers piquants,
piquants et piquants. Une fois qu'on se retrouve dans le lit asséché
d'une petite rivière ça devient plus facile. Juste avant d'arriver
à cette plage, nous voyons sur notre gauche une marque rouge
grimpant vers le nord que nous prendrons après notre pause. Nous
poursuivons pour le moment tout droit afin de déboucher sur cette
plage. Une petite baignade est la bienvenue, mais je déchante
rapidement car les pierres lisses sous l'eau sont aussi glissantes
que la glace d'une patinoire. Après quelques minutes à jouer les
équilibristes, je laisse tomber et je préfère attendre Julie qui
gère mieux les glissades que moi. Nous y restons une bonne
demi-heure.
Nous reprenons notre chemin dans le lit
asséché en sens inverse jusqu'à ce qu'on retrouve le marquage
rouge. Ça regrimpe à nouveau et c'est bien raide. Une fois sur une
sorte de plateau, nous continuons de monter pour emprunter la crête.
Le paysage est vraiment magnifique même si nos jambes portent les
stigmates de nos rencontres avec les plantes piquantes. Nous
apercevons un groupe de randonneurs arrêté devant nous. Lorsque
nous arrivons à leur hauteur, nous nous rendons compte qu'ils ne
font pas le même parcours que nous car ils arrivent d'un chemin qui
fait une boucle en venant de Vaï (moins long et plus facile). Nous
poursuivons tout droit. On comprend vite que cette partie du parcours
est beaucoup plus facile en terme d'orientation car les marquages
rouges et les cairns sont beaucoup plus présents alors que jusqu'à maintenant on
a un peu tâtonné par moment. Lors de la descente suivante nous nous
éloignons un peu de la mer. Nous reconnaissons au loin le couple qui
était juste devant nous tout à l'heure et qui a profité de notre
pause à la plage pour prendre de l'avance. Nous finirons par les
doubler un peu plus loin lors d'une énième grimpette. Julie a eu
une excellente idée (comme toujours me dirait-elle) de me proposer
de faire ce trek. La nature est tellement belle. Il fait bien chaud,
gare aux coups de soleil. Ça fait quatre heures trente qu'on a
quitté Haus Margot, lorsqu'on rencontre le sable même si on est
bien haut.
Nous nous approchons fortement de Vaï, mais juste avant,
nous surplombons une plage naturiste bien tranquille. Quelques
centaines de mètres plus loin, nous arrivons au-dessus de celle de
Vaï, beaucoup plus ''peuplée'' et moins naturelle car de nombreux
transats et parasols sont alignés sur une grande partie de cette
plage. Elle est coincée entre la mer et la palmeraie. On raconte que
cette forêt de palmiers a été plantée par des soldats égyptiens
lors de la guerre opposant Itanos à Praisos (3ème siècle avant
JC). Une autre légende dit que la palmeraie aurait été importée
en 824 par les Arabes. Mais en réalité, les palmiers constituent
les derniers vestiges des palmeraies naturelles qui existaient
partout dans les zones côtières de l'île lors de la période
minoenne.
Il nous faut descendre de nombreuses
marches pour arriver sur cette plage. Ça donne l'impression d'être
dans un resort pour vacanciers étrangers. Même si je préfère le
côté naturel des choses, ça reste quand même agréable et après
5 heures de marche (dont une demi heure de pause sur la petite plage)
pour faire les 12 kilomètres de crapahute, ça fait du bien de se
pauser. Nous allons au bistro de la plage et nous nous installons à
une table. Même s'il est plus de 14h30, nous n'allons pas déjeuner.
Par contre on va quand même reprendre des forces (gourmandes). Julie
prend un Kinder Bueno glacé et un jus d'orange et moi un magnum
chocolat blanc ainsi qu'une mythos.
On a ensuite l'intention de se
baigner mais après avoir marché sur cette plage, ça ne nous a pas
vraiment donné envie de faire trempette même si elle est belle car
trop de monde. On décide de remonter les marches pour prendre la fin
de notre périple en sens inverse et de descendre sur la plage
naturiste, beaucoup plus calme. Bon, il faut faire comme tout le
monde et se déshabiller entièrement. Julie plus à l'aise que moi
se retrouve rapidement à l'eau. Moi c'est un peu plus long. Mais une
fois dans l'eau, qu'est-ce que ça fait du bien. L'eau est très
agréable. Nous y restons une bonne heure.
Maintenant il faut penser à rentrer à
Palekastro. Trois solutions s'offrent à nous :
- refaire le trek (12 km) en sens
inverse mais la nuit va tomber
- prendre un bus mais ils ne sont pas
donnés
- rentrer par la route à pied (9,1 km)
en essayant de faire du stop.
Nous sommes des warriors alors c'est
parti pour la marche par la route. Nous longeons la palmeraie de Vaï.
Après 3,5 km de marche, Julie décide de faire du stop et la
première voiture qui passe s'arrête. Il s'agit d'un jeune couple
d'italiens qui passe à Palekastro pour rentrer à leur logement.
Parfait pour nous. Ils nous font comprendre que si ça sent le
poisson dans la voiture c'est normal car ils ont pêché toute la
journée. Ils devaient à peine entrer dans Palekastro pour
poursuivre jusqu'à Agkathia mais ils insistent pour nous déposer au
centre face au restaurant Finistrini. C'est fort gentil de leur part.
Nous terminons donc à pied jusqu'à Haus Margot où une bonne douche
et une petite détente sur la terrasse nous attendent.
A 20 heures nous allons dîner à la
Taverne Elena se trouvant à quelques pas du restaurant Hellas où on
avait mangé hier soir. La gérante de la taverne ainsi que ses
serveuses sont au petits soins avec nous. Le cadre est vraiment très
sympa. On va une fois de plus se régaler.
- apéro (offert) : pain à la tomate
- entrées : salade grecque
(Jeff), assiette de Feta (Julie)
- plats : 2 moussakas
- desserts (offerts) :
yaourt à la confiture et raki au miel
- boissons : myhos (Jeff) et coca (Julie).
La gérante s'est montrée catastrophée
en se rendant compte qu'elle avait oublié de servir le café grec de
Julie. Pour se faire pardonner elle lui a offert. C'est très gentil
de sa part. On a super bien mangé !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire